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Michèle GRÈS

Peinture

du vendredi 14 au dimanche 30 mars 2008


Voir :
la présentation générale de l'artiste
sa page dans "Oeuvres des artistes de l'Atelier"
des photos du vernissage du samedi 15 mars
d' AUTRES OEUVRES exposées

Écouter :
un extrait du discours le soir du vernissage - Télécharger le fichier MP3 - 1723ko - environ 1mn50 - (et lire aussi au bas de cette page...)


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"Avec Michèle GRÈS nous entrons dans la peinture des rythmes, des sons, des bruissements, des froissements, des explosions, des vibrations; une peinture pré-langage proche de l'inexplicable, de l'irrationnel, une peinture dans laquelle on s'aventure mi-inquiet, mi-fasciné par le "surnaturel" dans lequel nos cerveaux cherchent encore des explications rassurantes et y voient des chemins, des abîmes, des montagnes, des formes animales ou des visages humains. L'Abstrait: nous y sommes grâce à un trait qui tourne le dos au sens commun."

Anne-Marie COULOMB - 26 février 2005


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Texte intégral de l'allocution de Michèle GRÈS le soir du vernissage


Merci Anne-Marie pour ces quelques mots, tu sais toujours trouver la bonne expression et nous encourager.
Cette fois c'est ma troisième exposition. ça mérite un vrai discours, et quelques mots d'explications à mes amis peintres qui ne comprennent pas toujours pourquoi je travaille si souvent seule chez moi.
Je tiens à remercier chaleureusement Anne-Marie. Elle sait combien j'apprécie son talent et son action dans l'Atelier qui n'existerait pas sans elle.
Je remercie la famille des amis peintres de l'atelier, pour la bonne ambiance propice à la création ainsi que pour les bons petits plats dont vous pourrez vous régaler si vous avez la patience d'attendre que j'ai fini de parler.
Je remercie également nos professeurs pour les critiques intelligentes et amicales, les coups de pouce et..." les coups de pieds au cul", comme le dit Yvan!!, et qu'ils nous donnent parfois.

C'est bien difficile de parler de sa peinture. C'est parler de soi.
Peindre pour moi c'est un peu un refuge, un moyen de jouer à cache-cache avec la réalité. Mais je vais essayer parce que certains d'entre vous me l'ont demandé.
Peindre c'est me lancer des défis, m'étonner, me faire plaisir, puis étonner mes proches, mes amis et espérer leur faire plaisir.
C'est dire si j'ai pensé à vous...

Mais d'abord un petit retour en arrière (à ce propos je vous invite à jeter un coup d'œil sur les albums de mes expo précédentes).
Je peins depuis longtemps... au collège déjà...
J’ai pris des cours pendant plus de temps que je n'aie peint seule! En particulier j'ai été adepte de la méthode Martenot, celle qui affirme qu'en chacun d'entre nous il y a un artiste, un peintre qui s'ignore. J'ai beaucoup appris: le lancer du trait après relaxation, le travail des plans dans les paysages, les perspectives, le maniement des crayons, du fusain, des pastels, la peinture à l'huile, l’acrylique, le modelage, la fabrication des moules en résine, et tant d'autres choses encore...
J’ai appris aussi comment peindre les transparences de l'eau par exemple, comment travaillaient les maîtres, VLAMINCK, Juan GRIS, PICASSO, Zao WOU KI... ZWK grande découverte qui m'a marquée...
Oui, oui j'ai beaucoup appris, TROP, beaucoup trop... L'aquarelle également, pendant notre séjour à Grenoble.
Et c'est l'aquarelle qui m'a conduite à l'atelier des Caves du Logis neuf vers 1998. Je sortais avec le groupe, sur le motif et c'était un plaisir... Convivialité, discussions devant les paysages sublimes de notre région... copieux et délicieux petits pique-niques...
Mais je me suis lassée de peindre le motif... toujours... je ne voulais plus de contraintes, j'avais envie de me laisser aller, d'oublier ce que j'avais appris à faire... Il n'est jamais trop tard pour bien faire.

Puis... C'était vers 2000, Anne -Marie a secoué l'atelier... un vent de folie a soufflé... les uns se sont sentis bousculés, d'autres ont été emballés. Le maître mot était Créativité. Nous nous sommes régalés à faire... des taches d’encre. J’utilisais les encres de Chine et de couleurs et je me suis éloignée de la représentation du réel. J'ai eu l'impression de larguer les amarres, de trouver une certaine liberté. Je dois dire que par ma formation scientifique initiale je suis mal à l'aise devant mes dessins de formes animales , végétales ou humaines qui pourraient être erronées. Je préfère une évocation qui parle à l'imagination, à votre imagination, faire une peinture qui permette de rêver.

Je vous présente aujourd'hui le travail effectué depuis ma dernière expo en 2005.
Non... en réalité... Vous avez sous les yeux 10 mois de travail.

Comment expliquer mon travail actuel...
D'abord il y a l'Idée, avec un I majuscule ou un i minuscule (mes amis de l'atelier se souviendront de nos réflexions avec Olivier BERNEX sur l'idée qui doit être à l'origine de toute création), l'idée ,tournée et retournée dans la tête. Pour moi, l'idée est souvent visuelle. C'est une émotion provoquée par une image. Elle peut naître d'une image aperçue au cours d'un voyage dans un paysage sublime ou banal, dans la rue, d'un agencement fortuit de détritus tombés d'une poubelle sur un trottoir, de vieux papiers froissés, d'un mur qui s'écaille, de lichens sur un rocher ou un tronc d'arbre... Parfois l'idée peut venir en regardant des photos prises au microscope de coupes de végétaux et de minéraux ou de photos de la presse quotidienne. Elle peut naître aussi d'un détail de tableau de Chardin, Picasso, Zaowou ki, DAUMAS ou BERNEX... imaginez!!!... Ce rapprochement entre deux couleurs, deux nuances, deux traits... quel plaisir!!

Vous avez compris... l'Idée qui me guide, vient de ma vie, elle chemine, se nourrit de réflexions, de lectures, de conversations, se transforme, elle m'occupe jour et nuit, sans exagérer!!!! Je me réveille pour y penser!!!
Puis toujours en pensée, je fais la recherche de la composition, des couleurs, des effets de matière. De nombreuses images de possibles tableaux me viennent à l'esprit, (dommage qu'il n'existe pas d'imprimantes automatiquement reliées au cerveau!)
Je les note alors sur un carnet et fais de petits croquis.

Ensuite... Je dois..., c'est une nécessité impérative... mettre en oeuvre:
Support toile ou bois?
Contact avec les matériaux: papiers d'emballage bruts, ou bien papiers d'imprimeur chargés en kaolin, ou bien encore papiers de soie légers et fragiles?
contacts avec les peintures acryliques, ou les encres, ou bien les aérosols (j'utilise les mêmes outils que les tagueurs des rues pour leurs graffitis muraux)
Pour mes expo précédentes: j’avais imaginé une autre façon de peindre. j'avais déjà choisi le papier.
Pour l' exposition d'aujourd'hui, j'ai eu l'envie de travailler le papier de soie.
Un plaisir tactile et sensuel.
Froisser mais avec une idée en tête. Les papiers froissés ont des reliefs étonnants, la lumière joue sur leurs plis. Il me suffit de pérenniser ces plis avec une projection de peinture. Sec le papier peut-être coupant comme une lame, mouillé il devient fragile et se délite , je le manipule à volonté.
Froisser, plier, tisser, tresser, plisser, ligaturer, chiffonner, déchirer, recomposer et coller ce qu'il en est advenu sur le support... Les mains dans la colle, un peu sculpter. Sensations et émotions... Puis revenir avec le pinceau pour faire les ajouts, les rehauts.
Parfois le tableau a un heureux tempérament, il se laisse faire avec aisance, c'est rare.
Parfois le tableau s'éloigne de l'Idée tant étudiée... Il demande une autre composition, d'autres couleurs, d'autres effets. C'est le tableau lui-même qui me conduit. Il me dit que je suis sur la bonne voie. Enfin, je pense que je suis au bout. Je me pose. C'est alors que je me dis "Est-il achevé?"
Enfin il en existe de vraiment rebelles : Le parcours devient difficile, sinueux, plein d'obstacles. Conséquences : des insomnies. Je viens alors à l'atelier pour soumettre mes travaux aux avis des professeurs et aux vôtres.

En fait, on conçoit, on porte en soi, on crée, on souffre, on jubile, on se libère, on s'expose, on communique, on échange. En deux mots on aime et l'on vit.
Pour finir, je voudrais vous dire combien cette exposition est importante pour moi. C'est le moyen de vous rencontrer, de connaître votre sentiment, votre appréciation sur ce que j'ai fait... C'est un moment très fort que d'échanger avec vous.
Je vous invite à découvrir mes travaux ce soir et à revenir, car l'exposition dure 15 jours, pour que nous en reparlions en tête à tête...

Merci d’être ici ce soir, si nombreux.










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